Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/232

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de la Cappadoce, où il avait été attiré par la réputation et la richesse de l’église de Saint-Basile. La solidité de l’édifice résista à ses intentions destructives ; mais il enleva les portes du sanctuaire incrustées d’or et de perles, et il profana les reliques de ce saint, dont les faiblesses humaines étaient alors couvertes de la vénérable poussière de l’antiquité. Alp-Arslan acheva la conquête de l’Arménie et de la Géorgie. [Conquête de l’Arménie et de la Géorgie. A. D. 1065-1068.]La monarchie d’Arménie et le courage de ses habitans étaient anéantis : des mercenaires de Constantinople, d’infidèles étrangers, des vétérans sans solde ou sans armes, des recrues sans expérience ou sans discipline, cédèrent lâchement les places qu’ils devaient défendre. On ne s’occupa qu’un jour de la perte de cette frontière importante, et les catholiques ne furent ni surpris ni affligés de voir un peuple si infecté des erreurs de Nestorius et d’Eutychès, livré par le Christ et sa mère aux mains des infidèles[1]. Les naturels de la Géorgie[2] ou les Iberniens se soutinrent avec plus

  1. ’Οι και Ιβεριαν καἱ Μεσοποταμιαν, και Αρμενιαν οικο‌υσι και οι την Ιο‌υδαικην το‌υ Νεσ‌τορο‌υ και των Ακεφαλων θρησκενο‌υσιν αιρεσιν (Scylitzes, ad calcem Cedreni, t. II, p. 834, dont les constructions équivoques ne me déterminent pas à penser qu’il ait confondu le nestorianisme et l’hérésie des monophysites). Il parle familièrement de μηνις, χολος, οργη Θεο‌υ, qualités que je croirais étrangères à l’être parfait ; mais son aveugle doctrine est forcée d’avouer que cette colère οργη, μηνις, etc., tomba bientôt sur les Latins orthodoxes.
  2. Si les Grecs avaient connu le nom de Géorgiens (Strit-