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HISTOIRE DE LA DÉCADENCE

Romagne : ils avaient porté leurs armes et leurs noms dans les plaines bornées par les Alpes et les Apennins. Les Liguriens habitaient les rochers où s’est élevée la république de Gênes. Venise n’existait point encore ; mais la partie de cet état, située à l’orient de l’Adige, était occupée par les Venètes[1]. Le milieu de l’Italie, qui compose maintenant le duché de Toscane et l’État ecclésiastique, était l’ancienne patrie des Étrusques et des Ombriens ; des Étrusques à qui l’Italie était redevable des premiers germes de la civilisation[2]. Le Tibre roulait ses ondes au pied des superbes collines de Rome ; et depuis cette rivière jusqu’aux frontières de Naples, le pays des Sabins, des Latins et des Volsques, fut le théâtre des succès naissans de la république. Ce fut dans cette contrée si renommée, que les premiers consuls méritèrent des triomphes ; que leurs successeurs s’occupèrent à décorer des palais, et leur postérité à élever des couvens[3]. Capoue et la Campanie possédaient le territoire propre de la ville de Naples ; le reste de ce royaume était habité par plusieurs nations belliqueuses, les Marses, les Samnites, les Apuliens et les Lucaniens. Enfin, les côtes de la mer étaient

  1. Les Venètes d’Italie, quoique souvent confondus avec les Gaulois, étaient probablement Illyriens d’origine. Voyez M. Fréret, Mémoires de l’Académie des inscript., t. XVIII.
  2. Voyez Maffei, Verona illustrata, l. I.
  3. Le premier de ces contrastes avait été observé par les anciens (Voyez Florus, I, II). Le second doit frapper tout voyageur moderne.