il transporta le droit d’élection au sénat de Rome[1]. Les assemblées du peuple furent abolies pour jamais ; et les souverains n’eurent plus à redouter les caprices d’une multitude dangereuse, qui, sans rétablir la liberté, aurait pu troubler la nouvelle administration, et peut-être y porter des atteintes mortelles.
Le sénat.
Marius et César, en se déclarant les protecteurs du peuple, avaient renversé la constitution de leur patrie : mais dès que le sénat eut été humilié, et qu’il eut perdu toute sa force, cette assemblée, composée de cinq ou six cents personnes, devint entre les mains du despotisme un instrument utile et flexible. Ce fut principalement sur la dignité du sénat qu’Auguste et ses successeurs fondèrent leur nouvel empire ; ils affectèrent, en toute occasion, d’adopter le langage et les principes des patriciens. Dans l’exercice de leur puissance, ils consultaient le souverain conseil de la nation, et ils paraissaient se conformer à ses décisions pour les grands intérêts de la paix et de la guerre. Rome, l’Italie et les provinces intérieures, étaient sous le gouvernement direct du sénat.
- ↑ Tum primum comitia è campo ad patres translata sunt. Tacite, Ann. I, 15. Le mot primum semble faire allusion à quelques faibles et inutiles efforts qui furent faits pour rendre au peuple le droit d’élection (*).