Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 1.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
243
DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. IV.

précautions imaginables pour ne pas exposer la personne de l’Hercule romain à quelque coup désespéré de la part d’un de ces sauvages animaux, qui aurait bien pu conserver peu d’égards pour la dignité de l’empereur ou la sainteté du dieu[1].

Il joue le rôle de gladiateur.

Mais le dernier de la populace ne put voir sans indignation son souverain entrer en lice comme gladiateur, et se glorifier d’une profession déclarée infâme, à si juste titre, par les lois et par les mœurs des Romains[2]. Commode choisit l’habillement et les armes du sécuteur, dont le combat avec le rétiaire formait une des scènes les plus vives dans les jeux sanglans de l’amphithéâtre. Le sécuteur était armé d’un casque, d’une épée et d’un bouclier. Son antagoniste, nu, tenait d’une main un filet qui lui servait à envelopper son ennemi, et de l’autre un trident pour le percer. S’il manquait le premier coup, il était forcé de fuir et d’éviter la poursuite du sécuteur, jusqu’à ce qu’il fût de nouveau préparé à jeter

    Europe depuis la renaissance des lettres ; et M. de Buffon, en décrivant la giraffe (Hist. nat., tome XIII) n’avait point osé la faire dessiner (*).

    (*) La giraffe a été vue et dessinée plusieurs fois en Europe depuis cette époque. Le cabinet d’histoire naturelle du Jardin des Plantes en possède une bien conservée. (Note de l’Éditeur.)

  1. Hérodien, l. I, p. 37 ; Hist. Aug., p. 50.
  2. Les princes sages et vertueux défendirent aux sénateurs et aux chevaliers d’embrasser cette indigne profession, sous peine d’infamie ; ou, ce qui semblait encore plus redoutable à ces misérables débauchés, sous peine d’exil. Les tyrans, au contraire, employèrent pour les déshonorer des menaces et des récompenses : Néron fit paraître une fois