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DE L’EMPIRE ROMAIN. CHAP. IV.

nier empereur fussent annullées, ses titres effacés des monumens publics, ses statues renversées, et que son corps fût traîné avec un crochet dans la salle des gladiateurs, pour y assouvir la fureur du peuple : les sénateurs voulaient même sévir contre des serviteurs zélés, qui avaient déjà prétendu dérober à la justice du sénat les restes de leur maître ; mais Pertinax fit rendre au fils de Marc-Aurèle des honneurs qu’il ne pouvait refuser au souvenir des vertus du père, ni aux larmes de son premier protecteur, Claudius Pompeianus. Ce citoyen respectable, déplorant le sort cruel de son beau-frère, gémissait encore plus sur les crimes qui le lui avaient attiré[1].

    répondaient par des acclamations accompagnées d’un certain chant ou rhythme. Voici quelques-unes des acclamations adressées à Pertinax, et contre la mémoire de Commode : Hosti patriæ honores detrahantur. Parricidæ honores detrahantur.Ut salvi simus, Jupiter, optime, maxime, serva nobis Pertinacem. — Cet usage existait non-seulement dans les conseils d’état proprement dits, mais dans les assemblées quelconques du sénat. Quelque peu conforme qu’il nous paraisse à la majesté d’une réunion sainte, les premiers chrétiens l’adoptèrent, et l’introduisirent même dans leurs synodes, malgré l’opposition de quelques pères de l’Église, entre autres, de saint Jean Chrysostôme. Voyez la Collection de Franc. Bern. Ferrarius, de veterum acclamatione, et plausu in Grævii Thesaur. antiquit. roman., t. 6. (Note de l’Éditeur.)

  1. Capitolin nous a dépeint la manière dont furent portés ces décrets tumultuaires, proposés d’abord par un sénateur,