Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/102

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marchait en personne devant les Juifs ; si une ville leur résistait, ils passaient les mâles au fil de l’épée sans aucune distinction : les sept nations de Canaan furent exterminées, et ni le repentir ni la conversion ne pouvaient les soustraire à cet inévitable arrêt d’après lequel on ne devait épargner dans l’enceinte de leur domination aucune créature ayant vie. Mahomet laissa du moins à ses ennemis l’option de son amitié, de la soumission ou du combat. Du moment où ils professaient l’islamisme, il les admettait aux avantages temporels et spirituels de ses premiers disciples, et les faisait combattre sous les mêmes drapeaux pour la gloire de la religion qu’ils avaient embrassée. Sa clémence était d’ordinaire assujettie à son intérêt ; mais rarement il foulait aux pieds un ennemi terrassé, et il semble promettre qu’au moyen d’un tribut, il laissera aux moins coupables de ses sujets incrédules leur culte ou du moins leur imparfaite croyance. Dès le premier mois de son règne, il exécuta tout ce qu’il avait établi dans ses préceptes sur la guerre religieuse, et il arbora sa bannière blanche devant les portes de Médine : l’apôtre guerrier se trouva en personne à neuf batailles ou neuf siéges[1], et en dix années il termina par lui-même

    de Josué, de David, etc. ; mais quelques évêques et les rabbins des premiers temps ont fait retentir avec plaisir et avec succès le tambour de la guerre sacrée. (Sale, Discours prélimin., p. 142, 143.)

  1. Abulféda, in Vit. Mohamm., p. 156. L’arsenal parti-