Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/173

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Une sentence obscure du Koran de Moseilama est parvenue jusqu’à nous[1] ; et dans l’orgueil que lui inspirait sa mission, il daigna cependant proposer à Mahomet le partage de la terre. Celui-ci lui répondit avec mépris ; mais le rapide progrès de Moseilama éveilla les craintes du successeur de l’apôtre. Quarante mille musulmans rassemblés sous le drapeau de Caled, exposèrent leur religion au hasard d’une bataille décisive. Ils furent repoussés dans une première action, et perdirent douze cents hommes ; mais l’habileté et la persévérance de leur général finirent par l’emporter ; ils vengèrent leur défaite par le massacre de dix mille infidèles, et un esclave éthiopien perça Moseilama de la javeline qui avait blessé mortellement l’oncle de Mahomet. La force et la discipline de la monarchie naissante, écrasèrent bientôt les rebelles de l’Arabie, privés de chefs ou d’une cause commune qui pût les réunir ; et la nation entière s’attacha de nouveau, et plus fermement que jamais, à la religion du Koran. L’ambition des califes leur fournit promptement des occasions d’exercer la valeur turbulente des Sarrasins ; toutes les forces des mahométans se réunirent dans une guerre sainte,

    l’idolâtrie après la chute de son amant ; mais sous le règne de Moawiyah elle embrassa la religion musulmane, et mourut à Bassora (Abulféda, Annal., vers. Reiske, p. 63).

  1. Voyez le texte qui démontre l’existence d’un Dieu par l’œuvre de la génération, dans Abulpharage (Specimen Hist. Arabum, p. 13, et Dynast., p. 103) et dans Abulféda (Annal., p. 63).