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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/205

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Philadelphie et Bosra[1], les garantissait au moins d’une surprise. La dernière formait la dix-huitième station depuis Médine ; la route en était bien connue des caravannes d’Hejaz et de l’Irak, qui se rendaient chaque année à ce marché abondamment approvisionné des productions de la province et de celles du désert. Les craintes perpétuelles qu’inspirait le voisinage des Arabes avaient formé les habitans à l’usage des armes, et douze mille cavaliers pouvaient sortir des portes de Bosra, nom qui, dans l’idiome de Syrie, signifiait une tour bien fortifiée. Quatre mille musulmans, encouragés par leurs premiers succès contre les bourgades ouvertes et les troupes légères des frontières, osèrent attaquer la forteresse de Bosra après l’avoir sommée de se rendre. Ils furent accablés par la multitude des Syriens ; et ils auraient tous péri, si Caled ne fût arrivé à leur secours avec quinze cents chevaux ; il blâma l’entreprise, rétablit l’égalité du combat, et délivra son ami, le respectable Serjabil, qui invoquait en vain l’unité de Dieu et les promesses de l’apôtre. Les musulmans, après s’être reposés quelques momens, firent leurs ablutions avec du sable qui leur tint lieu

  1. Ammien loue les fortifications de Gerase de Philadelphie et de Bosra, firmitate cautissimas. Elles méritaient les mêmes éloges au temps d’Abulféda (Tab. Syr., p. 99), qui décrit cette ville, métropole du Hawran (Auranitis), et située à quatre journées de Damas. Reland explique son étymologie hébraïque (Palest., t. II, p. 666).