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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/291

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la tête de dix mille des plus braves d’entre les Arabes, qui se trouvèrent ensuite soutenus par le secours douteux de plusieurs milliers de Barbares attachés à eux par une conversion non moins douteuse. Il serait difficile et il paraît peu nécessaire d’indiquer d’une manière précise la trace des armes d’Akbah. Les Orientaux ont rempli l’intérieur de l’Afrique d’armées et de citadelles imaginaires. La province guerrière de Zab ou de Numidie pouvait armer quarante mille hommes ; mais on y a supposé trois cent soixante villes, nombre incompatible avec l’état misérable où, soit par l’ignorance, soit par la négligence des habitans, se trouvait alors l’agriculture[1] ; et les ruines d’Erbe ou Lambesa, ancienne métropole de l’intérieur de ce pays, n’annoncent pas une circonférence de trois lieues, comme on la lui avait attribuée. En se rapprochant de la côte de la mer, on trouve les villes très-connues de Bugia[2] et de Tangier[3], et il paraît qu’elles furent la borne des victoires des Sarrasins. La commodité du port de Bugia y attire un reste de commerce ; on dit que dans des temps plus heureux cette ville renfermait quatre-vingt mille maisons ; le fer qu’on tire en grande quantité

  1. Voyez Novairi (apud Otter, p. 118). Léon l’Africain (fol. 81, verso), qui ne compte que cinque citta ed infinite casali ; Marmol (Descript. de l’Afrique, t. III, p. 33) et Shaw (Voyages, p. 57, 65, 68).
  2. Léon l’Africain, fol. 58, verso, fol. 59, recto ; Marmol, t. II, p. 415 ; ; Shaw, p. 43.
  3. Léon l’Africain, fol. 52 ; Marmol, t. II, p. 228.