Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/323

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Au nom du Dieu très miséricordieux, Abdelaziz fait la paix, à ces conditions qu’on n’inquiétera point Théodemir dans sa principauté ; qu’on n’attentera ni à la vie, ni à la propriété, ni aux femmes, ni aux enfans, ni à la religion, ni aux temples des chrétiens ; que Théodemir livrera volontairement ses sept villes d’Orihuela, Valentola, Alicante, Mola Vacasora, Bigerra (aujourd’hui Bejar), Ora (ou Opta) et Lorca ; qu’il ne secourra ni ne recevra les ennemis du calife, mais qu’il communiquera fidèlement ce qu’il saura de leurs projets d’hostilités, qu’il payera annuellement, ainsi que chacun des Goths d’une famille noble, une pièce d’or, quatre mesures de blé, quatre mesures d’orge, et une certaine quantité de miel, d’huile et de vinaigre ; et que l’impôt de chacun de leurs vassaux sera de la moitié de cette contribution. Donné le 4 de Regeb, l’an de l’hégyre 94, et signé de quatre témoins musulmans[1]. » Théodemir et ses sujets furent traités avec une douceur singulière. Mais il paraît que la quotité de l’impôt varia du dixième au cinquième, selon la soumission ou l’opiniâtreté des chrétiens[2]. Durant cette révolution,

  1. Voyez ce traité en arabe et en latin, dans la Bibliotheca arabico-hispana, tom. II, p. 105, 106. Il est daté du 4 du mois Regeb, A. H. 94, c’est-à-dire du 5 avril A. D. 713, ce qui semble prolonger la résistance de Théodemir et le gouvernement de Musa.
  2. Fleury (Hist. ecclés., t. IX, p. 261) a donné, d’après l’histoire de Sandoval (p. 87), la substance d’un autre traité signé A. Æ. c. 782, A. D. 734, entre un chef arabe et les