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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/488

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logothètes ou comptables ; on distinguait les logothètes du domaine, des postes, de l’armée, du trésor public et du trésor particulier, et on a comparé le grand logothète, gardien suprême des lois et des revenus, aux chanceliers des monarchies latines[1]. Il surveillait toute l’administration civile ; il était secondé dans ce travail par ses subordonnés, l’éparque ou préfet de la ville, le premier secrétaire, les gardiens du sceau privé, des archives, et de l’encre pourpre réservée pour les signatures de l’empereur[2]. L’introducteur et l’interprète des ambassadeurs étrangers portaient les titres de grand chiauss[3] et de dragoman[4], noms tirés de la langue turque, et

  1. Nicetas (in Manuel., l. VII, c. 1) le définit ainsi : ως η Λατινων φωνη καγκελαριον, ως δ’Ελληνες ειποιεν λογοθετην. Cependant Andronic l’ancien y ajouta l’épithète de μεγας (Ducange, t. I, p. 822, 823).
  2. Depuis l’empereur Léon Ier (A. D. 470), l’encre impériale qu’on voit encore sur quelques actes originaux, fut un mélange de vermillon et de cinabre ou de pourpre. Les tuteurs de l’empereur qui avaient le droit de s’en servir, écrivaient toujours l’indiction et le mois avec de l’encre verte. Voyez le Dictionnaire diplomatique (t. I, p. 511-513), abrégé précieux.
  3. Le sultan envoya un Σιαο‌υς à Alexis (Anna Comnena, l. VI, p. 170 ; Ducange, ad loc.) et Pachimere parle souvent du μεγας τζαο‌υς (l. VII, c. 1 ; l. XII, c. 30 ; l. XIII, c. 22). Le chiaoux bacha est aujourd’hui à la tête de sept cents officiers (Rycaut, Ottoman Empire, p. 349, édit. in-8o.).
  4. Tagerman est le nom arabe d’un interprète (d’Herbelot, p. 854, 855), πρωτος των ερμηνεων ο‌υς κοινως ονομαζο‌υσι δραγομανο‌υς, dit Codin. (c. 5, no 70, p. 67). Voy. Villehar-