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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/492

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reur y paraissait avec des vêtemens nouveaux et encore plus somptueux, et l’entrevue se termina dans un orgueilleux et majestueux silence. L’évêque de Crémone, dans son récit si curieux et si remarquable par sa candeur, expose les cérémonies de la cour de Byzance : la Porte les observe encore aujourd’hui, et elles se sont maintenues, jusqu’au dernier siècle, à la cour des ducs de Moscovie ou de Russie. Après un long voyage par mer et par terre, depuis Venise jusqu’à Constantinople, l’ambassadeur s’arrêta à la porte d’or, jusqu’à ce que les officiers préposés à cet emploi se présentassent pour le conduire au palais qu’on lui avait destiné ; mais ce palais était une prison, et ses rigides gardiens lui interdisaient tout commerce avec les étrangers ou les naturels du pays. Il offrit à sa première audience les présens de son maître ; c’étaient des esclaves, des vases d’or et des armes d’un grand prix. Le payement des troupes effectué avec ostentation en sa présence, déploya à ses yeux la magnificence de l’empire ; il fut un des convives du banquet royal[1], où les ambassadeurs

  1. Entre autres amusemens de cette fête, un jeune garçon tint en équilibre sur son front, une pique ou une perche de vingt-quatre pieds de longueur, qui portait un peu au-dessous de son extrémité supérieure une barre de traverse de deux coudées. Deux autres nus, mais couverts à la ceinture (campestrati), firent ensemble et séparément différens tours, comme de grimper, s’arrêter, jouer, descendre, etc. ; ita me stupidum reddidit, dit Luitprand, utrum mirabilius nescio (p. 470). À un autre repas on lut