Césars qui ont épousé des femmes étrangères.
Les princes des nations du Nord, peuples, dit Constantin, sans foi et sans réputation, ambitionnaient l’honneur de se lier par des mariages à la famille des Césars, soit en obtenant la main d’une princesse du sang impérial, ou en unissant leurs filles à des princes romains[1]. Le vieux monarque dévoile dans ses instructions à son fils les secrètes maximes imaginées par la politique et l’orgueil ; il indique ce qu’on peut répondre de plus décent, pour éluder ces insolentes et déraisonnables propositions. La nature, dit le prudent empereur, porte chaque animal à se chercher une compagne parmi les animaux de son espèce, et la langue, la religion et les mœurs partagent le genre humain en diverses tribus. C’est par une attention prudente à maintenir la pureté des races que se conserve l’harmonie de la vie publique et celle de la vie privée ; mais leur mélange produit le désordre et la division. Tels ont été l’opinion et les principes d’après lesquels se sont dirigés les sages Romains : leurs lois proscrivaient le mariage d’un citoyen et d’une étrangère. Au temps de la liberté et des vertus, un sénateur aurait dédaigné la main d’un roi pour sa fille ; Marc-Antoine ternit sa réputation en épousant une Égyptienne[2] ;
- ↑ Les Familiæ byzantinæ de Ducange expliquent et rectifient le treizième chapitre De administratione imperii.
- ↑ Sequiturque nefas Ægyptia conjux (Virgile, Æneid., VIII, 688). Cette Égyptienne cependant était issue d’un grand nombre de rois. Quid te mutavit (dit Antoine à Auguste dans une lettre particulière), an quod reginam