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seulement, celui des ambassades et celui des vertus et des vices, sont arrivés jusqu’à nous. Les lecteurs de toutes les classes y trouvaient le tableau du passé ; ils pouvaient profiter des leçons ou des avis qu’offrait chaque page ; ils y apprenaient à admirer et peut-être à imiter des vertus d’un temps plus brillant. Je ne m’arrêterai pas sur les ouvrages des Grecs de Constantinople, qui, par une étude assidue des anciens, ont mérité à quelques égards le souvenir et la reconnaissance de la postérité. Nous possédons encore le Manuel philosophique de Stobée, le Lexique grammatical et historique de Suidas, les Chiliades de Tzetzès, qui en douze mille vers comprennent six cents narrations, et les Commentaires sur Homère, d’Eustathe, archevêque de Thessalonique, qui nous verse de sa corne d’abondance les noms et les autorités de quatre cents auteurs. D’après ces écrivains originaux, et d’après la nombreuse légion des scoliastes[1] et des critiques, on

  1. Voyez les articles particuliers de ces Grecs modernes, dans la Bibliothéque grecque de Fabricius, ouvrage savant, mais susceptible d’une meilleure méthode et de beaucoup d’améliorations. Fabricius parle d’Eustathe (t. I, p. 289-292, 306-329), de Psellus (Diatribe de Léon Allatius, ad calcem, t. 5), de Constantin Porphyrogenète (t. VI, p. 486-509), de Jean Stobée (t. VIII, p. 665-728), de Suidas (t. IX, p. 620-827), de Jean Tzetzès (t. XII, p. 245-273). M. Harris, dans ses Philological Arrangements (Opus senile), a donné une esquisse de cette littérature des Grecs de Byzance (p. 287-300).