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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/77

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nocturne, l’apôtre, dans sa conférence avec Dieu, eut ordre d’imposer à ses disciples l’obligation de faire cinquante prières par jour. Moïse lui ayant conseillé de demander qu’on adoucît cet insupportable fardeau, le nombre fut peu à peu réduit à cinq, sans que les affaires, les plaisirs, les temps ou les lieux pussent en dispenser. C’est à la pointe du jour, à midi, l’après-dîner, le soir, et à la première veille de la nuit, que les fidèles doivent renouveler les marques de leur dévotion ; et quoique la ferveur religieuse ait bien diminué, la parfaite humilité et l’attention des Turcs et des Persans durant leurs prières, édifient encore nos voyageurs. La propreté est une introduction à la prière : dès les époques les plus reculées, les Arabes étaient dans l’usage de se laver souvent les mains, le visage et le corps ; le Koran ordonne ces ablutions d’une manière expresse, et lorsqu’on manque d’eau, il permet de se servir de sable. La coutume et les décisions des docteurs déterminent les paroles et les attitudes, si on doit se tenir assis, debout, ou la face prosternée contre

    p. 47-195) donnent, d’après les théologiens persans et arabes, un détail très-authentique de ces préceptes sur le pèlerinage, la prière, le jeûne, les aumônes et les ablutions. Maracci est un accusateur partial ; mais le joaillier Chardin avait le coup d’œil d’un philosophe ; et Reland, savant judicieux, avait parcouru l’Orient sans sortir d’Utrecht. Tournefort raconte dans la quatorzième lettre (Voyage du Levant, t. II, p. 335-360, in-8o.) ce qu’il avait vu de la religion des Turcs.