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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 10.djvu/88

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sa femme, de son serviteur, de son pupille et de son ami[1] ; car il se présentait comme prophète à ceux qui pouvaient le moins douter qu’il ne fût soumis aux infirmités de la nature. Cependant Cadijah crut aux paroles de son mari, et jouit de sa gloire : Zeid, soumis et affectionné, se laissa séduire par l’espérance de la liberté ; l’illustre Ali, fils d’Abu-Taleb, embrassa les opinions de son cousin avec l’énergie d’un jeune héros ; et la fortune, la modération et la véracité d’Abubeker, affermirent la religion du prophète auquel il devait succéder. À sa persuasion, dix des plus respectables citoyens de la Mecque consentirent à se faire instruire en particulier de la doctrine de l’islamisme : cédant à la voix de la raison et de l’enthousiasme, ils devinrent l’écho du dogme fondamental, « Il n’y a qu’un Dieu, et Mahomet est

    mier prince éclairé qui régna à Hamah en Syrie, A. D. 1310-1332 (Voy. Gagnier, Præfat. ad Abulféda) ; le second docteur crédule qui visita la Mecque, A. D. 1556 (d’Herbelot, p. 397 ; Gagnier, t. III, p. 209, 210). Tels sont les auteurs que j’ai suivis : d’après cette déclaration, le lecteur curieux pourra examiner plus en détail l’ordre des temps et l’ordre des chapitres. Je dois observer toutefois qu’Abulféda et Al-Jannabi sont des historiens modernes, et qu’on ne peut recourir à aucun écrivain du premier siècle de l’hégyre.

  1. Prideaux (p. 8) révèle, d’après les Grecs, les doutes secrets de la femme de Mahomet. Boulainvilliers (p. 272) développe les vues sublimes et patriotiques de Cadijah et des premiers disciples du prophète, comme s’il eût été le conseiller privé de Mahomet.