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Normands, habitués à servir à cheval, ne savaient combattre qu’en plaine : inhabiles à l’attaque des places, ils ne pouvaient s’en rendre maîtres que par la persévérance. Salerne se défendit plus de huit mois ; le siége ou le blocus de Bari dura près de quatre ans. Le duc normand se montrait le premier dans tous les dangers, était le dernier fatigué et le plus patient dans ses souffrances. Tandis qu’il pressait la citadelle de Salerne, une pierre énorme, lancée du haut des remparts, mit en pièces une de ses machines, et un éclat de bois le blessa à la poitrine. Il logeait sous les murs de Bari, dans une mauvaise baraque formée de branches sèches et couverte de paille ; poste dangereux, exposé de tous côtés aux rigueurs de l’hiver et aux traits de l’ennemi[1].

Ses conquêtes en Italie.

Les provinces conquises en Italie par Robert sont celles qui forment aujourd’hui le royaume de Naples ; et les révolutions de sept siècles n’ont pas séparé les contrées réunies par ses armes[2]. Cette monarchie s’est composée des provinces grecques de la Calabre et de la Pouille, de la principauté de Salerne, soumise aux Lombards, de la république d’Amalfi, et

  1. Voyez la Vie de Guiscard dans le second et le troisième livre de l’Apulien, le premier et le second livre de Malaterra.
  2. Giannone (vol. II de son Istoria civile, l. IX, X, XI ; et l. XVII, p. 460-470) expose avec impartialité les conquêtes de Robert Guiscard et de RogerIer ; l’exemption de Bénévent et des douze provinces du royaume. Cette division n’a été établie que sous le règne de Frédéric II.