Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/285

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sans doute celle de nos alliés civils et spirituels ; il dépend de l’existence réelle du danger, et ce danger est plus ou moins pressant en proportion de la haine et de la puissance des ennemis. On a imputé aux mahométans une maxime pernicieuse, celle d’extirper par le glaive toutes les autres religions. Cette accusation de la haine ou de l’ignorance est suffisamment réfutée par le Koran, par l’histoire des conquérans musulmans, et par la tolérance publique et légale accordée au culte des chrétiens ; mais on ne saurait nier que les mahométans n’asservissent les Églises d’Orient sous un joug de fer ; que, soit en paix, soit en guerre, ils ne s’attribuent, de droit divin et incontestable, l’empire de l’univers ; et que les conséquences nécessaires de leur croyance ne menacent continuellement les nations qu’ils nomment infidèles, de la perte de leur religion ou de leur liberté. Dans le onzième siècle, les victoires des Turcs faisaient craindre avec raison cette double perte. Ils avaient soumis en moins de trente ans tous les royaumes de l’Asie, jusqu’à Jérusalem et l’Hellespont, et l’empire grec semblait pencher vers sa ruine. Indépendamment d’un sentiment naturel d’affection pour leurs frères, les Latins étaient personnellement intéressés à défendre Constantinople, la plus puissante

    notes du docteur Johnson les efforts d’un esprit vigoureux, mais rempli de préjugés, qui saisit avidement tous les prétextes de haïr et de persécuter ceux qui diffèrent de ses opinions religieuses.