Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 11.djvu/313

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qui combattaient à cheval après avoir été revêtus du caractère de chevalier. Les ducs et les comtes qui avaient usurpé les droits de la souveraineté, avaient partagé les provinces à leurs fidèles barons ; et les barons avaient distribué à leurs vassaux les fiefs et les bénéfices de leur juridiction. Ces vassaux militaires, pairs les uns des autres et même de leur seigneur suzerain, composaient l’ordre équestre ou l’ordre des nobles, qui auraient rougi de regarder le paysan ou le bourgeois comme un être de leur espèce. Ils conservaient la dignité de leur naissance par leur attention à ne contracter d’alliance qu’entre eux ; et leurs fils n’étaient admis dans l’ordre de la chevalerie qu’après avoir prouvé quatre quartiers ou générations sans tache et sans reproche ; mais un vaillant plébéien pouvait s’enrichir, s’anoblir dans l’exercice des armes, et devenir la tige d’une nouvelle race. Un simple chevalier avait le droit d’en recevoir un autre qu’il jugeait digne de cet honneur militaire ; et les belliqueux souverains de l’Europe tiraient plus de gloire de cette distinction personnelle, que de l’éclat du diadème. Cette cérémonie, dont on retrouve la trace dans Tacite et dans les bois

    tilhomme ; 1o. des Barbares du cinquième siècle, d’abord les soldats et enfin les conquérans de l’Empire romain, qui tiraient vanité de leur noblesse étrangère ; et 2o. du sens des jurisconsultes, qui considéraient le mot gentilis comme le synonyme d’ingenuus. Selden incline pour la première ; mais la seconde, plus avantageuse, est aussi plus probable.