CHAPITRE LIV.
Indolente superstition de l’Église grecque.
Le christianisme avait pris, chez les diverses nations qui l’embrassèrent, la teinte de leur caractère particulier. Les naturels de la Syrie et de l’Égypte se livrèrent à l’indolence d’une dévotion contemplative : Rome chrétienne voulut encore gouverner le monde, et des discussions de théologie métaphysique exercèrent l’esprit et la loquacité des Grecs. Au lieu d’adorer en silence les mystères incompréhensibles de la Trinité et de l’Incarnation, ils agitèrent avec chaleur des controverses subtiles qui étendirent leur loi peut-être aux dépens de leur charité et de leur raison. Les guerres spirituelles troublèrent la paix et l’unité de l’Église, depuis le concile de Nicée jusqu’à la fin du septième siècle ; et elles ont tellement influé sur la décadence et la chute de l’empire, que je me suis vu trop souvent