mais le silence des Grecs affaiblit un peu la gloire du prince et l’autorité de ses panégyristes. L’empire perdit bientôt son dernier défenseur, et le monarque expirant eut l’ambition d’entrer en paradis vêtu de la robe d’un cordelier[1].
Bandouin II. A. D. 1237. Mars 23. A. D. 1261. Juillet 25.
Dans la double victoire de Jean de Brienne, je ne trouve point de traces du nom ou des exploits de Baudouin, son pupille, qui avait atteint l’âge du service militaire, et succéda au trône de son père adoptif[2]. Ce jeune prince s’occupa de commissions plus convenables à son caractère ; on l’envoya visiter les cours de l’Occident, et principalement celles du pape et du roi de France, pour exciter leur compassion par la vue de son innocence et de son malheur, et solliciter des secours d’hommes et d’argent. Il répéta trois fois ces humiliantes tournées, dans lesquelles
- ↑ Voyez le règne de Jean de Brienne dans Ducange, Hist. de C. P., l. III, c. 13-26.
- ↑ Voyez le règne de Baudouin II, jusqu’à son expulsion de Constantinople, dans Ducange, Hist. de C. P., l. IV, c. 1-34 ; la fin l. V, c. 1-33.
nique en vers, en vieux patois flamand, sur les empereurs de Constantinople ; et Ducange l’a publié à la fin de l’histoire de Villehardouin ; voyez (p. 224) les prouesses de Jean de Brienne.
N’Aie, Ector, Roll’ ne Ogiers
Ne Judas Machabeus li fiers
Tant ne fit d’armes en estors
Com fist li rois Jehans cel jors
Et il defors et il dedans
La paru sa force et ses sens
Et li hardiment qu’il avait.