CHAPITRE LXIV.
DES petites querelles d’une ville avec ses faubourgs, des discordes et de la lâcheté des Grecs dégénérés, je vais passer aux brillantes victoires des Turcs, dont l’esclavage civil était ennobli par la discipline militaire, l’enthousiasme religieux et l’énergie du caractère national. L’origine et les progrès des Ottomans, aujourd’hui souverains de Constantinople, se trouvent lies aux plus importantes scènes de l’histoire moderne ; mais elles exigent la connaissance préliminaire de la grande irruption des Mongouls et des Tartares, dont on peut comparer les conquêtes rapides aux premières convulsions de la nature, qui agitèrent et changèrent la surface du globe. Je me suis déjà cru permis de faire entrer dans mon ouvrage les détails relatifs aux nations qui ont contribué de près ou de loin à la chute de l’Empire romain ; et je ne puis me déterminer à passer sous silence des événemens dont la grandeur peu commune peut intéresser le philosophe à l’histoire du carnage et de la destruction[1].
- ↑ J’invite le lecteur à repasser ceux des chapitres de