Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 12.djvu/290

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dad fut emportée d’assaut et pillée par les Mongouls ; leur féroce commandant prononça la sentence du calife Mostasem, dernier successeur temporel de Mahomet, et dont la famille, descendue d’Abbas, avait occupé durant plus de cinq siècles les trônes de l’Asie. Quels que fussent les desseins du conquérant, le désert de l’Arabie protégea contre son ambition les saintes cités de la Mecque et de Médine[1]. Mais les Mongouls se répandirent au-delà du Tigre et de l’Euphrate, pillèrent Alep et Damas, et menacèrent de se joindre aux Francs pour délivrer Jérusalem. C’en était fait de l’Égypte, si elle n’eût été défendue que par ses faibles enfans ; mais les Mamelucks avaient respiré dans leur jeunesse l’air vivifiant de la Scythie ; ils égalaient les Mongouls en valeur, et les surpassaient en discipline. [De l’Anatolie. A. D. 1242-1272.]Ils attaquèrent plusieurs fois l’ennemi dans des batailles rangées, et repoussèrent le cours de ce torrent à l’orient de l’Euphrate, sur les royaumes de l’Arménie et de l’Anatolie, qu’il envahit avec une violence irrésistible. Le premier appartenait aux chrétiens, et le second était occupé par les Turcs. Les sultans d’Iconium résistèrent quelque temps aux Mongouls ; mais enfin l’un d’entre eux, Azzadin, fut forcé de chercher un asile chez les Grecs de Constantinople, et les kans

  1. Quelques historiens chinois étendent les conquêtes que Gengis fit durant sa vie jusqu’à Médine, la patrie de Mahomet (Gaubil, p. 42) ; et rien ne prouve mieux leur parfaite ignorance de tout ce qui est étranger à leur pays.