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des disciples de Confucius. Ses successeurs souillèrent le palais d’une foule d’eunuques, d’empiriques et d’astrologues, tandis que dans les provinces treize millions de leurs sujets périssaient par la famine. Cent quarante ans après la mort de Gengis, les Chinois révoltés expulsèrent du trône la dynastie des Yuen, race dégénérée de ce fameux conquérant ; et les empereurs mongouls allèrent s’ensevelir dans l’obscurité du désert. [Division de l’empire des Mongouls. A. D. 1259-1300.]Avant l’époque de cette révolution, ils avaient déjà perdu leur suprématie sur les différentes branches de leur maison ; les kans du Kipzak ou de la Russie, du Zagathai ou de la Transoxiane, de l’Iran ou de la Perse, d’abord simples lieutenans du grand-kan, avaient trouvé dans leur pouvoir et dans leur éloignement les moyens de se dégager des devoirs de l’obéissance ; et après la mort de Cublai, ils dédaignèrent d’accepter un sceptre ou un titre de ses méprisables successeurs. Conformément à leur situation, les uns conservèrent la simplicité primitive des mœurs pastorales, et les autres adoptèrent le luxe des villes de l’Asie ; mais les princes et les peuples étaient également disposés à recevoir un nouveau culte. Après avoir hésité entre l’Évangile et le Koran, ils se décidèrent pour la religion de Mahomet, adop-

    de la Chine, t. I, p. 502, 503), semblent indiquer qu’ils étaient les prêtres du même dieu, de Fo, divinité de l’Inde, dont le culte prévaut parmi les sectes de l’Indoustan, de Siam, du Thibet, de la Chine et du Japon. Mais ce sujet mystérieux est enveloppé d’un nuage que les recherches de notre société asiatique parviendront peut-être à dissiper.