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docteurs de Constantinople reconnurent, par leurs attestations, la supériorité de son mérite. Il en existe encore une : l’empereur Cantacuzène, le protecteur de ses adversaires, avoue que ce profond et subtil logicien[1] était versé dans la lecture d’Euclide, d’Aristote et de Platon. [Études de Pétrarque. A. D. 1339-1374.]À la cour d’Avignon, il se lia d’intimité avec Pétrarque[2], le plus savant des Latins, et le désir mutuel de s’instruire fut le motif de leur commerce littéraire. Le Toscan suivit avec ardeur l’étude de la langue grecque ; après avoir laborieusement combattu contre la sécheresse et la difficulté des premières règles, Pétrarque parvint à sentir les beautés des poètes et des philosophes dont il possédait le génie ; mais il ne jouit pas long-temps de la société et des leçons de son nouvel ami. Barlaam abandonna une ambassade inutile, et provoqua imprudemment, à son retour en Grèce, le fanatisme des moines, en tâchant de substituer la lumière de la raison à celle de leur nombril. Après une séparation de trois ans, les deux amis se rencontrèrent à la cour de Naples ; mais le généreux écolier, renonçant à l’occasion de se perfectionner, obtint pour Barlaam, à force de recommandations, un petit évêché[3] dans la Calabre sa patrie. Les différentes

  1. Cantacuzène, l. II, c. 36.
  2. Relativement à l’intimité entre Pétrarque et Barlaam, et à leurs deux entrevues à Avignon en 1339, et à Naples en 1342, voy. les excellens Mémoires sur la vie de Pétrarque (t. I, p. 406-410 ; t. II, p. 75-77).
  3. L’évêché dans lequel se retira Barlaam, était primi-