Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/129

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vieux janissaires suppléait à cette perte ; et leur foi vendue a plus de poids sur l’esprit de Cantemir, que la déclaration positive et unanime des auteurs contemporains[1].

Extinction des familles impériales des Comnène et des Paléologue.

J’abandonne aux armes turques les débris de la monarchie des Grecs en Europe et en Asie ; mais une histoire de la décadence et de la chute de l’Empire romain en Orient, je dois conduire jusqu’à leur extinction les deux dernières dynasties[2] qui aient régné à Constantinople. Démétrius et Thomas Paléologue[3], frères de Constantin et despotes de

  1. Cantemir (p. 101-105) insiste sur le témoignage unanime des historiens turcs anciens et modernes ; il dit que ces auteurs ne se seraient pas permis un mensonge pour diminuer leur gloire nationale, puisqu’il est plus honorable de prendre une ville d’assaut que par capitulation : mais, 1o. ces témoignages me paraissent douteux, puisqu’il ne cite aucun historien particulier, et que les Annales turques de Leunclavius affirment, sans exception, que Mahomet prit Constantinople per vim (p. 329). 2o. On peut employer le même argument en faveur des Grecs contemporains, qui n’auraient pas oublié ce traité honorable et salutaire. Voltaire préfère, selon son usage, les Turcs aux chrétiens.
  2. Voyez Ducange (Fam. byzant., p. 195) sur la généalogie et la chute des Comnène de Trébisonde, sur les derniers Paléologue, ce même antiquaire, toujours exact dans ses recherches (p. 244-247, 248). La branche des Paléologue de Montferrat ne s’éteignit que dans le siècle suivant ; mais ils avaient oublié leur origine et les parens qui leur restaient en Grèce.
  3. Dans l’indigne histoire des disputes et des malheurs