Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/169

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poque d’une nouvelle existence, les événemens qui annoncèrent ou confirmèrent son Indépendance politique. 1o. Le mont Capitolin, l’une des sept collines de la cité[1], a environ quatre cents verges de longueur, et sa largeur est de deux cents. Une rampe de cent pas conduit au sommet de la roche Tarpéïenne : la montée en était beaucoup plus difficile avant que les décombres des édifices eussent adouci la pente, et comblé les précipices. Dès les premiers siècles, le Capitole avait servi de temple pendant la paix et de forteresse pendant la guerre ; les Romains y soutinrent un siége contre les Gaulois maîtres de la ville ; durant les guerres civiles de Vitellius et de Vespasien[2], ce sanctuaire de l’empire fut pris d’assaut et brûlé à l’époque de l’histoire où je suis parvenu, les temples de Jupiter et des divinités qui lui servaient de cortége, avaient disparu ; des monastères et des maisons les avaient remplacés : le temps avait détruit ou dégradé les gros murs et les longs portiques qui régnaient sur le penchant de la colline. Le premier usage que firent les Romains de leur liberté, fut de fortifier de nouveau le Capitole, quoique sans lui

  1. Après de longues disputes parmi les antiquaires de Rome, il paraît aujourd’hui reconnu que le sommet du mont Capitolin, près de la rivière, est le mons Tarpeius, l’Arx, et que sur l’autre sommet, l’église et le couvent d’Araceli, couvent de Franciscains déchaussés, occupent la place du temple de Jupiter (Nardini, Roma antica, l. V, c. 11-16).
  2. Tacit., Hist. III, 69, 70.