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Porto et Ostie les deux clefs du Tibre, ne se sont pas relevées[1] : les bords marécageux et malsains de cette rivière sont couverts de troupeaux de buffles, et le Tibre est perdu pour la navigation et le commerce. Les collines offrant une douce retraite contre les chaleurs de la fin de l’été, ont repris leurs charmes avec la paix : Frescati s’est élevée près des ruines de Tusculum : Tibur ou Tivoli a repris la dignité d’une petite ville[2] ; et les bourgades moins étendues d’Albano et de Palestrine s’embellissent des villa des cardinaux et des princes de Rome. L’ambition destructive des Romains fut souvent contenue et repoussée par les cités voisines et leurs alliés. Au premier siége de Tibur ils furent chassés de leur camp ; et par rapport à l’état comparatif de la ville de Rome aux deux époques, on peut rapprocher les

    Portuenses, Tusculanenses, Albanenses, Labicenses, et nuper Tiburtini destruerentur (Mathieu Paris, p. 757), Ces événemens sont indiqués dans les Annales et l’Index de Muratori (dix-huitième volume).

  1. Voyez le tableau animé que fait le P. Labat (Voyage en Espagne et en Italie) de l’état ou de la ruine de ces villes, qui sont, pour ainsi dire, les faubourgs de Rome ; ce qu’il dit des rives du Tibre, etc. Il avait résidé long-temps dans le voisinage de Rome. Voyez aussi une description plus exacte de cette ville que le P. Eschinard (Rome, 1750, in-5o) a ajoutée à la carte topographique de Cingolani.
  2. Labat (t. III, p. 233) rapporte un décret rendu alors depuis peu par le gouvernement romain, et qui a cruellement mortifié l’orgueil et la pauvreté de Tivoli : In civitate Tiburtinâ non vivitur civiliter.