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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/19

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que le crime de l’idolâtrie est moins damnable que celui du schisme. L’aversion des Bohémiens pour le pape fit excuser leurs erreurs, et le clergé grec sollicita, par une députation, l’alliance de ces enthousiastes sanguinaires[1]. Tandis qu’Eugène triomphait de la réunion des Grecs et de leur orthodoxie, ses partisans étaient circonscrits dans les murs ou plutôt dans le palais de Constantinople : le zèle de Paléologue, excité par l’intérêt, fut bientôt refroidi par la résistance ; il craignit d’exposer sa couronne et sa vie en contraignant la conscience d’une nation qui n’aurait pas manqué de secours étrangers et domestiques pour soutenir sa pieuse révolte. Le prince Démétrius, son frère, qui avait gardé en Italie un silence conforme à la prudence et fait pour lui concilier la faveur publique, menaçait de s’armer pour la cause de la religion, et l’intelligence apparente des Grecs et des Latins alarmait le sultan des Turcs.

Règne et caractère d’Amurath II. A. D. 1421-1451, 9 février.

« Le sultan Murad ou Amurath vécut quarante-ans, et régna trente ans six mois et huit jours. C’était un prince courageux et équitable, d’une âme grande, patient dans les travaux, instruit, clément, pieux et charitable : il aimait et encourageait les hommes studieux et tout ce qui excellait dans quel-

    donnaient les missionnaires. (Lévesque, Hist. des Peuples soumis à la domination des Russes, t. I, p. 194-237, 423-460.)

  1. Spondanus, Annal. ecclés., t. II, A. D. 1451, no 13. L’épître des Grecs avec la traduction latine existe encore dans la bibliothéque du collége de Prague.