Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/307

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ple romain faisait ses lois et nommait ses magistrats, contient aujourd’hui des enclos destinés à la culture des légumes ou des espaces que parcourent les buffles et les pourceaux. Tant d’édifices publics et particuliers, qui, par la solidité de leur construction, semblaient braver tous les âges, gisent renversés, dépouillés, épars dans la poussière, comme les membres d’un robuste géant : et ceux de ces ouvrages imposans qui ont survécu aux outrages du temps et de la fortune rendent plus frappante la destruction du reste[1]. »

La description qu’il fait des ruines de Rome.

Ces ruines sont décrites fort en détail par le Pogge, l’un des premiers qui se soit élevé des monumens de la superstition religieuse à ceux de la superstition classique[2]. 1o. Parmi les ouvrages du temps de la république, il distinguait encore un pont, un arceau, un sépulcre, la pyramide de Cestius, et dans la partie du Capitole occupée par les officiers de la gabelle, une double rangée de voûtes qui portaient le nom de Catulus et attestaient sa munificence. 2o. Il indique onze temples plus ou moins conservés ; depuis le Panthéon, encore entier, jusqu’aux trois arceaux et à la colonne de marbre, restes du temple

  1. Capitolium adeo… immutatum ut vineæ in senatorum subsellia successerint, stercorum ac purgamentorum receptaculum factum. Respice ad Palatinum montem… vanta rudera… cæteros colles perlustra omnia vacua ædificiis, ruinis vineisque oppleta conspicies (Pogge, De Varietat. fortunæ, p. 21.)
  2. Voyez le Pogge, p. 8-22.