Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 13.djvu/344

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découvertes qu’à une époque plus éclairée[1]. La figure du Nil qui orne maintenant le Vatican, fut retrouvée par des ouvriers qui fouillaient une vigne près du temple ou du couvent de la Minerve ; mais le propriétaire, impatienté de la visite de quelques curieux, fit rentrer dans le sein de la terre ce marbre qui lui paraissait sans valeur[2]. La découverte d’une statue de Pompée, de dix pieds de hauteur, occasionna un procès. On l’avait trouvée sous un mur de séparation ; le juge décida qu’afin de satisfaire aux droits des deux propriétaires on séparerait la tête du corps, et l’arrêt allait être exécuté, si l’intercession d’un cardinal et la libéralité du pape n’eussent dé-

  1. Guillaume de Malmsbury (l. II, p. 86, 87) raconte qu’on découvrit d’une manière miraculeuse (A. D. 1046) le tombeau de Pallas, fils d’Évandre, tué par Turnus ; que depuis le moment de sa mort il y avait toujours eu de la lumière dans son sépulcre ; qu’on y trouva une épitaphe latine, le corps bien conservé, qui était celui d’un jeune géant, et qui avait une large blessure à la poitrine (Pectus perforat ingens), etc. Si cette fable est appuyée du moindre témoignage des contemporains, il faut avoir pitié des hommes aussi-bien que des statues qui ont paru dans ce siècle barbare.
  2. Prope porticum Minervæ, statua est recubantis, cujus caput integrâ effigie, tantæ magnitudinis, ut signa omnia excedat. Quidam ad plantandas arbores scrobes faciens detexit. Ad hoc visendum, cum plures in dies magis concurrerent, strepitum audientium fastidiumque pertæsus, horti patronus congestâ humo texit (le Pogge, De varietate fortunæ, p. 12).