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HISTOIRE
DE LA DÉCADENCE ET DE LA CHUTE
DE L’EMPIRE ROMAIN.

CHAPITRE LXVII.

Schisme des Grecs et des Latins. Règne et caractère d’Amurath II. Croisade de Ladislas, roi de Hongrie. Sa défaite et sa mort. Jean Huniade. Scanderberg. Constantin Paléologue, dernier empereur de Constantinople.

Comparaison de Rome et de Constantinople.

Un Grec éloquent, le père des écoles de l’Italie, a comparé et célébré les villes de Rome et de Constantinople[1]. Le sentiment qu’éprouva Manuel Chrysoloras à la vue de cette ancienne capitale du monde, siège de ses ancêtres, surpassa toutes les idées qu’il avait pu s’en former ; et il cessa de blâmer l’ancien sophiste qui s’écriait que Rome était un séjour fait non pour les hommes, mais pour les dieux.

  1. L’épître de Manuel Chrysoloras à l’empereur Jean Paléologue ne blessera point des yeux ni des oreilles adonnés à l’étude de l’antiquité (ad calcem Codinus, De antiquitatibus C. P., 107-126) ; la suscription prouve que Jean Paléologue fut associé à l’empire avant l’année 1414, époque de la mort de Chrysoloras. L’âge de ses deux plus jeunes fils, Démétrius et Thomas, l’un et l’autre Porphyrogénètes, indique une date encore plus ancienne, au moins l’année 1408. (Ducange, Fam. byzant., p. 224-247.)