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seront précipités dans les ténèbres ; et la vertu maintiendra à jamais la paix et l’harmonie de l’univers[1].

Culte religieux.

La théologie de Zoroastre parut toujours obscure aux étrangers, et même au plus grand nombre de ses disciples. Cependant les observateurs les moins pénétrans ont été frappés de la simplicité vraiment philosophique qui caractérise la religion des Perses. « Ce peuple, dit Hérodote[2], rejette l’usage des temples, des autels et des statues. Il sourit des folles idées de ces nations qui s’imaginent que les dieux peuvent être issus des hommes, ou participer à leur nature. C’est sur la cime des plus hautes montagnes que les Perses offrent des sacrifices. Leur culte consiste prin-

    en l’honneur de l’Éternité par excellence. Voyez l’Abrégé précité, ibid. ; Kleuker, Anhang., IIIe partie, p. 85, no 36 ; l’Izeschné, l’un des livres du Zend-Avesta.

    D’après le Sadder Bun-Dehesch, ouvrage plus moderne, Ahriman doit être anéanti ; mais cela est contraire et au texte même du Zend-Avesta, et à l’idée que son auteur nous donne du royaume de l’Éternité tel qu’il doit être après les douze mille ans assignés à la durée de la lutte entre le bien et le mal. (Note de l’Éditeur.)

  1. Aujourd’hui les Parsis (et en quelque façon le Sadder) érigent Ormuzd en cause première et toute-puissante, tandis qu’ils abaissent Ahriman, et le représentent comme un esprit inférieur, mais rebelle. Leur désir de plaire aux mahométans a peut-être contribué à épurer leur système théologique.
  2. Hérodote, l. I, c. 131 ; mais le docteur Prideaux pense, avec raison, que l’usage des temples fut permis par la suite dans la religion des mages.