Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 2.djvu/274

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un grand nombre de leurs fortes citadelles[1], et se flatta d’avoir détruit pour jamais un ennemi domestique, dont l’indépendance insultait si cruellement à la majesté de l’empire. Les troubles excités dans la Haute-Égypte par l’usurpateur Firmus, n’avaient point été tout-à-fait apaisés. Le foyer de la rebellion existait encore dans les villes de Ptolémaïs et de Coptos soutenues par les Blemmyes[2]. On prétend que le châtiment de ces villes, et des Sauvages du Midi, leurs auxiliaires, alarma la cour de Perse[3], et que le grand roi sollicita vainement l’amitié de l’empereur romain. Les entreprises mémorables qui distinguèrent le règne de Probus, furent pour la plupart terminées par sa valeur et par sa conduite personnelles. L’historien de sa vie est étonné que, dans un si court espace de temps, un seul homme ait pu se trouver présent à tant de guerres éloignées. Ce prince confia les autres expéditions au soin de ses lieutenans, dont le choix judicieux ne doit pas moins contribuer à sa gloire. Carus, Dioclétien, Maximien, Constance, Galère, Asclépiodate, Annibalien, et une foule d’autres chefs, qui, par la suite, montèrent

  1. Zosime (l. I, p. 62-65) rapporte une histoire très-longue et très-peu intéressante de Lycius, voleur isaurien.
  2. Les Blemmyes habitaient le long du Nil, près des grandes cataractes. D’Anville, Géogr, anc., t. III, p. 48. (Note de l’Éditeur).
  3. Zosime, l. I, p. 65 ; Vopiscus, Hist. Aug., p. 239, 240. Mais il ne paraît pas vraisemblable que la défaite des sauvages d’Éthiopie pût affecter le monarque persan.