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fermés dans une citadelle, avaient échappé l’un et l’autre à la cupidité des Perses. [Histoire de Mamgo.]Parmi les seigneurs d’Arménie parut un allié dont la destinée est trop remarquable pour être passée sous silence. Il se nommait Mamgo, et il avait pris naissance en Scythie. Fort peu d’années auparavant, la horde qui lui obéissait campait sur les confins de l’empire chinois[1], qui s’étendait alors jusqu’au voisinage de la Sogdiane[2]. Ayant encouru la disgrâce de son maître,

    patulum comme les autres femmes. (Hist. d’Arménie, l. II, c. 79). Je n’entends pas cette expression (*).

    (*) Os patulum signifie tout simplement une bouche grande et largement ouverte. Ovide (Métam., l. XV, v. 513) dit, en parlant du monstre qui attaqua Hippolyte :

     … Patulo partem maris evomit ore.

    Probablement qu’une grande bouche était un défaut commun chez les Arméniennes. (Note de l’Éditeur.)

  1. Dans l’Histoire d’Arménie (l. II, 78), aussi-bien que dans la Géographie (p. 367), la Chine est appelée Zenia ou Zenastan. Ce pays est caractérisé par la production de la soie, par l’opulence des habitans, et par leur amour pour la paix, en quoi ils surpassent toutes les autres nations de la terre.
  2. Vou-ti, le premier empereur de la septième dynastie, qui régnait alors en Chine, avait des relations politiques avec Fergana, province de la Sogdiane, et l’on prétend qu’il reçut une ambassade romaine. (Hist. des Huns, t. I, p. 38). Dans ce temps, les Chinois avaient une garnison à Kasgar ; et sous Trajan, un de leurs généraux s’avança jusqu’à la mer Caspienne. Au sujet des liaisons de la Chine avec les contrées occidentales, on peut voir un mémoire très-curieux de M. de Guignes, dans l’Acad. des inscript., t. XXXII, p. 355.