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l’affectation, était d’ailleurs vendue aux empereurs dont la munificence n’encourageait que les arts qui pouvaient satisfaire leur orgueil, ou servira la défense de leur autorité[1].

Nouveaux platoniciens.

Ce siècle, si funeste aux sciences, est cependant marqué par l’élévation et par les progrès rapides des nouveaux platoniciens. L’école d’Alexandrie imposa silence à celle d’Athènes. Les anciennes sectes s’enrôlèrent sous les étendards de quelques enthousiastes, dont les opinions étaient plus goûtées, et qui appuyaient leur système par une nouvelle méthode et par l’austérité de leurs mœurs. Plusieurs de ces philosophes, Ammonius, Plotin, Amélius et Porphyre[2], étaient des hommes singulièrement appliqués, et absorbés dans de profondes méditations. Mais comme ils ne connurent point le vérita-

  1. L’orateur Eumène fut secrétaire des empereurs Maximien et Constance, et professeur de rhétorique dans le collège d’Autun. Ses appointemens étaient de six cent mille sesterces, qui, selon la moindre estimation de ce siècle, devaient valoir plus de trois mille livres sterling. Il demanda généreusement la permission d’employer ce revenu à rebâtir le collége. (Voyez son discours, De restaur. scholis.) Cet ouvrage, quoiqu’il ne soit pas exempt de vanité, peut lui faire pardonner ses panégyriques.
  2. Porphyre mourut vers le temps de l’abdication de l’empereur Dioclétien. La vie de son maître, Plotin, qu’il composa, donne l’idée la plus complète du génie de la secte, et des mœurs de ceux qui la composaient. Ce morceau curieux se trouve dans la Bibliothéque grecque de Fabricius. tom. IV, p. 88-148.