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de sept ans ; et s’il avait séduit quelques-uns de ses frères, on ajoutait seulement trois années de plus au terme de son exil. Le malheureux Espagnol, au contraire, qui avait commis la même offense, ne pouvait espérer de réconciliation, même à l’article de la mort. Son idolâtrie se trouve placée à la tête d’une liste de dix-sept autres crimes, contre lesquels est prononcée une sentence non moins terrible. La calomnie envers un évêque, un prêtre ou même un diacre, était au nombre de ceux que rien ne pouvait expier[1].

Dignité du gouvernement épiscopal.

Un mélange heureux de clémence et de rigueur, une sage dispensation de punitions et de récompenses, conforme aux maximes de la politique aussi-bien que de la justice, constituaient la force de l’Église sur la terre. Les évêques, dont le soin paternel s’étendait sur le gouvernement des deux mondes, sentaient l’importance de ces prérogatives ; ils prétendaient n’être animés que du désir d’entretenir l’ordre et la paix ; et cachant leur ambition sous ce noble prétexte, ils souffraient avec peine qu’un rival partageât l’exercice d’une discipline si nécessaire pour prévenir la désertion des troupes qui s’étaient enrôlées sous

  1. Voy. dans Dupin (Biblioth. eccl., tom. II, p. 304-313) une exposition courte, mais raisonnée, des canons de ces conciles, qui furent tenus dans les premiers momens de tranquillité après la persécution de Dioclétien. Cette persécution avait été bien moins sévère en Espagne qu’en Galatie ; différence qui peut, en quelque sorte, expliquer le contraste des règlemens établis dans ces provinces.