Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/15

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de leurs esclaves[1], sortirent tout à coup de l’obscurité lorsqu’ils furent soumis aux successeurs d’Alexandre ; et comme leur nombre s’augmenta avec une rapidité étonnante en Orient, et dans la suite en Occident, ils excitèrent bientôt la surprise et la curiosité des autres nations[2]. Leur opiniâtreté invincible à conserver leurs cérémonies particulières, et leurs mœurs insociables, semblaient indiquer une espèce d’hommes qui professaient hardiment, ou qui déguisaient à peine une haine implacable[3] contre

    que ceux qui introduisent des dieux nouveaux, engagent une foule de gens à suivre des lois étrangères, et que de là naissent des unions par serment, des ligues, des associations, choses dangereuses dans une monarchie. » Voy. Dion-Cassius, l. LII, c. 36, p. 689.
    « Les lois même que les philosophes d’Athènes et de Rome écrivirent pour des républiques imaginaires sont intolérantes. Platon ne laisse pas aux citoyens la liberté du culte, et Cicéron leur défend expressément d’avoir d’autres dieux que ceux de l’état. » Lettres de quelques Juifs portugais à M. de Voltaire, t. I, p. 279. (Note de l’Éditeur.)

  1. Dum Assyrios penes Medosque et Persas Oriens fuit, despectissima pars servientium. Tac., Hist., V, 8.
    Hérodote, qui visita l’Asie lorsqu’elle obéissait au dernier de ces peuples, parle en peu de mots des Syriens de la Palestine, qui, selon leur propre aveu, avaient tiré de l’Égypte la pratique de la circoncision.
  2. Diodore de Sicile, l. XL ; Dion-Cassius, l. XXXVII, p. 121 ; Tac., Hist., V, 1-9 ; Justin, XXXVI, 2, 3.
  3. Tradidit arcano quæcumque volumine Moses,
    Non monstrare vias eadem nisi sacra colenti
    Quæsitum ad fontem solos deducere verpas.

    On ne trouve point précisément cette loi dans ce que nous