Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/175

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appuyer chacune de ces suppositions probables par des faits authentiques.

Les chrétiens sont négligés comme une secte de Juifs.

I. La sagesse de la Providence jeta sur le berceau de l’Église un voile mystérieux qui servit non-seulement à défendre les chrétiens de la malignité d’un monde idolâtre, mais encore à les dérober aux yeux des profanes, jusqu’à ce qu’ils eussent été multipliés, et que leur foi fût parvenue à sa maturité. Les cérémonies de Moïse ne furent abolies que lentement et par degrés : tant qu’elles subsistèrent, les chrétiens trouvèrent un moyen sûr et innocent d’échapper aux regards de leurs ennemis. Les plus anciens prosélytes de l’Évangile, presque tous de la race d’Abraham, étaient distingués par la marque particulière de la circoncision. Ils offrirent leurs vœux dans le temple de Jérusalem jusqu’à la ruine totale de cette ville, et ils recevaient la loi et les écrits des prophètes comme les inspirations véritables de la divinité. Les païens convertis, qui, par une adoption spirituelle, avaient été associés à l’espérance d’Israël, furent aussi confondus avec les Juifs[1] ; et comme les polythéistes faisaient moins

    sous le nom de l’Histoire Auguste, dont une partie fut composée sous le règne de Constantin, on ne trouve pas six lignes qui regardent les chrétiens. Et le soigneux Xiphilin n’a point découvert leur nom dans la grande histoire de Dion-Cassius.

  1. Un passage obscur de Suétone (Vie de Claude, c. 25) pourrait prouver combien les Juifs et les chrétiens de Rome étaient singulièrement confondus les uns avec les autres.