Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

était seule capable d’éteindre la ferveur du prosélyte[1] au moment où il se présentait à la porte de la synagogue.

Zèle plus généreux des chrétiens.

Ce fut dans ces conjonctures que le christianisme parut sur la terre, armé de toute la rigueur de la loi mosaïque, et débarrassé du poids de ses fers. Le nouveau système prescrivait, aussi formellement que l’ancien, un zèle exclusif pour la vérité de la révélation et l’unité de Dieu. Tout ce que la religion apprenait alors aux hommes concernant la nature et les desseins de l’Être-Suprême, servait à augmenter leur vénération pour cette doctrine mystérieuse. L’autorité divine de Moïse et des prophètes était admise, et même établie comme la base la plus solide du christianisme. Depuis le commencement du monde une suite non interrompue de prédictions avait annoncé et préparé la venue si désirée du Sauveur, quoique, pour se conformer aux idées grossières des Juifs, le Messie eût plus souvent été représenté sous la forme d’un roi et d’un conquérant que sous celle d’un prophète, d’un martyr et du fils de Dieu. Par son sacrifice expiatoire, les sacrifices imparfaits du temple furent à la fois consommés et abolis. À la loi ancienne, qui consistait seulement en types et en figures, succéda un culte pur, spirituel, également adapté à tous les climats et à tous les états du genre

  1. Un prosélyte samaritain ou égyptien était obligé de subir une seconde espèce de circoncision. On peut voir dans Basnage (Hist. des Juifs, l. VI, c. 6), l’indifférence opiniâtre des talmudistes, au sujet de la conversion des étrangers.