Aller au contenu

Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/251

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rieux de dévotion à l’usage de leurs disciples choisis ; et recommandant le culte des anciens dieux, qu’ils appelaient les emblèmes ou les ministres de la divinité suprême, ils composèrent avec le plus grand soin, contre la foi de l’Évangile, plusieurs traités[1], qui depuis ont été livrés aux flammes par la prudence des empereurs orthodoxes[2].

Maximien et Galère punissent un petit nombre de soldats chrétiens.

Quoique la politique de Dioclétien et l’humanité de Constance les portassent à ne point s’éloigner des maximes d’une tolérance universelle, on découvrit bientôt que leurs associés, Maximien et Galère, nourrissaient une haine implacable contre le nom et le culte des chrétiens. L’esprit de ces deux derniers princes n’avait jamais été éclairé par la science ; l’éducation n’avait point adouci leur caractère. Ils devaient leur grandeur à leur épée ; et, parvenus au plus haut point de leur fortune, ils conservèrent toujours leurs préjugés superstitieux de paysans et de soldats. Dans l’administration générale des provinces, ils obéissaient aux lois établies par leurs bienfaiteurs ; mais ils eurent souvent occasion d’exercer, dans l’enceinte de leurs camps et de leurs palais, une persé-

  1. Lactance (Inst. div., l. V, c. 2, 3) parle avec beaucoup de chaleur et de clarté de deux de ces philosophes qui combattaient la foi. Le grand Traité de Porphyre contre les chrétiens était en trente livres : il fut composé en Sicile, vers l’année 270.
  2. Voyez Socrate, Hist. ecclésiast., l. I, c. 9, et le Code Théodosien, l. I, tit. I, l. III.