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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/358

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jouissaient de priviléges particuliers. On en choisissait deux tous les ans, auxquels on donnait pour appointemens soixante livres d’or, pour plaider les causes du trésor. Pour premier essai, on les faisait servir d’assesseurs aux magistrats dans quelques occasions, et on leur faisait souvent occuper ensuite le tribunal devant lequel ils avaient plaidé. Ils obtenaient le gouvernement d’une province, et par leur mérite, leur réputation ou la faveur, ils arrivaient successivement aux dignités illustres de l’état[1].

  1. J’ai indiqué à une époque antérieure les emplois civils et militaires qu’obtint successivement Pertinax, et je vais parler ici des honneurs civils qu’on accorda, les uns après les autres, à Mallius Théodore. 1o. Il se distingua par son éloquence lorsqu’il plaidait à la cour du préfet du prétoire ; 2o. il gouverna une des provinces de l’Afrique en qualité de président ou de consulaire, et mérita une statue d’airain ; 3o. il fut nommé vicaire ou vice-préfet de la Macédoine ; 4o. questeur ; 5o. comte des sacrées largesses ; 6o. préfet prétorien des Gaules, et même alors il pouvait passer encore pour un jeune homme ; 7o. après une retraite, peut-être une disgrâce de plusieurs années, que Mallius (que des critiques confondent avec le poète Manilius, voyez Fabricius, Biblioth. lat., éd. Ernesti, t. I, c. 18, p. 501) employa à l’étude de la philosophie grecque, on le fit préfet du prétoire de l’Italie, l’an 397 ; 8o. il exerçait encore cette grande charge lorsqu’il fut nommé consul pour l’Occident, en 399 ; et souvent les Fastes ne rappellent que son nom, à cause de l’infamie de son collégue, l’eunuque Eutropius ; 9o. en 408, Mallius fut nommé une seconde fois préfet du prétoire en Italie. Le vénal Claudien fait lui-même entrevoir dans son panégyrique, le mérite de Mallius Théodore, qui, par un