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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/380

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dix-huit avaient le titre de comtes, correspondaient avec le trésorier. Sa juridiction s’étendait sur les mines d’où l’on extrayait les métaux précieux, sur les établissemens où ils étaient convertis en monnaie courante, et sur les trésors publics des principales villes où ils étaient déposés pour le service de l’état. Le commerce de l’empire avec l’étranger était conduit par ce ministre ; il dirigeait aussi les manufactures de toile et d’étoffes de laine, dans lesquelles les opérations successives de la filature, de la tissure et de la teinture étaient exécutées principalement par des femmes de condition servile, pour l’usage du palais et de l’armée. On comptait vingt-six de ces établissemens dans l’Occident, où les arts étaient plus récemment introduits ; et l’on doit en supposer un plus grand nombre dans les provinces industrieuses de l’Orient[1]. [Le trésorier particulier.]5o. Outre le revenu public qu’un monarque absolu pouvait lever et dépenser à son gré, les empereurs possédaient, en qualité de citoyens opulens, une propriété très-considérable. Elle était administrée par le comte ou le trésorier du revenu particulier. Une partie provenait sans doute des anciens domaines des rois, des républi-

  1. La partie de la Notitia qui traite de l’Orient est très-défectueuse sur les départemens des deux comtes du trésor. On peut observer qu’il y avait une caisse du trésor à Londres, et un gynæceum ou une manufacture à Winchester. Mais la Bretagne ne fut pas jugée digne d’une fabrique de monnaie ou d’un arsenal. La Gaule seule avait trois fabriques de monnaies et huit arsenaux.