Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/429

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Grand. On plaça Dalmatius sur les frontières de la Gothie, à laquelle on joignit le gouvernement de la Thrace, de la Grèce et de la Macédoine : la ville de Césarée fut choisie pour la résidence d’Annibalianus, et les provinces du Pont, de la Cappadoce et de la petite Arménie, composèrent l’étendue de son nouveau royaume. Chacun de ces princes eut un revenu fixe et convenable, un nombre de gardes, de légions et d’auxiliaires proportionné à ce qu’exigeaient leur dignité et la défense de leur département. Constantin leur avait donné pour ministres et pour généraux des hommes sur la fidélité desquels il pouvait compter, et qu’il connaissait capables d’aider et même de surveiller ces jeunes souverains dans l’exercice de l’autorité qui leur était confiée. Il en augmentait insensiblement l’étendue en proportion de leur âge et de leur expérience. Mais il se réservait à lui seul le titre d’Auguste ; et tandis qu’il montrait les Césars aux armées et aux provinces, il maintenait également toutes les parties de l’empire dans l’obéissance uniforme qu’elles devaient à leur chef suprême[1]. La tranquillité des quatorze dernières années de son règne fut à peine interrompue par la méprisable révolte d’un conducteur de chameaux de

  1. Eusèbe (l. IV, c. 51, 52), pour exalter l’autorité et la gloire de Constantin, assure qu’il fit le partage de l’Empire romain comme un citoyen aurait fait le partage de son patrimoine. On peut tirer d’Eutrope, des deux Victor, et du fragment de Valois, la division qu’il établit pour les provinces.