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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/434

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peu l’usage d’armes plus meurtrières ; et quoique les Sarmates n’aient pas illustré leur nom par des exploits mémorables, ils secoururent souvent d’un corps nombreux d’excellente cavalerie, les Goths et les Germains leurs voisins à l’orient et à l’occident[1]. Ils vivaient soumis à l’aristocratie irrégulière de leurs chefs ; mais il paraît que quand ils eurent reçu parmi eux un grand nombre de Vandales fugitifs que les Goths avaient chassés devant eux, ils choisirent un roi de cette nation, et de l’illustre race des Astingi qui avaient d’abord habité sur les rivages de l’océan septentrional[2].

  1. Principes Sarmatorum Jazigum penes quos civitatis regimen… plebem quoque et vim equitum quâ solâ valent, offerebant. Tacite, Hist. III, 5. Il parle de ce qu’on avait vu dans la guerre civile entre Vitellius et Vespasien.
  2. Cette hypothèse d’un roi vandale donnant des lois à des Sarmates, paraît indispensable pour concilier le Goth Jornandès avec les auteurs latins et grecs qui ont fait l’histoire de Constantin (*). On peut remarquer qu’Isidore, qui vivait en Espagne sous la domination des Goths, leur donne pour ennemis, non les Vandales, mais les Sarmates. Voyez sa Chronique dans Grotius, p. 709.
    (*) J’ai déjà parlé de la confusion qui naît nécessairement dans l’histoire, lorsque des noms purement géographiques, comme celui de Sarmatie, sont pris pour des noms historiques appartenant à une seule nation : elle se fait sentir ici ; elle a forcé Gibbon à supposer, sans autre raison que la nécessité de se tirer d’embarras, que les Sarmates avaient pris un roi parmi les Vandales, supposition entièrement contraire aux mœurs des Barbares. La Dacie, à cette époque, était occupée, non par des Sarmates, qui n’ont jamais formé une race distincte, mais par des Vandales, que les anciens ont souvent confondus sous l’acception générique de Sarmates. (Voyez Gatterers Weltgeschichte, p. 464.) (Note de l’Éditeur.)