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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 3.djvu/54

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tiens, et la captivité de Babylone, les espérances aussi-bien que les craintes des Juifs paraissent avoir été resserrées dans le cercle étroit de la vie présente[1]. Après que Cyrus eut permis à la nation exilée de retourner dans la terre promise, et que Esdras eut rétabli les anciens monumens de la religion, deux sectes célèbres, les sadducéens et les pharisiens, s’élevèrent insensiblement à Jérusalem[2].

    peuple l’idée de l’unité de Dieu, base sur laquelle devait ensuite reposer le christianisme ; tout ce qui pouvait obscurcir ou ébranler cette idée a été écarté avec soin. D’autres nations avaient étrangement abusé de leurs notions sur l’immortalité de l’âme ; Moïse voulait empêcher ces abus : ainsi il défendit aux Hébreux de consulter ceux qui évoquent les esprits ou les diseurs de bonne aventure, et d’interroger les morts, comme le faisaient les Égyptiens. (Deut., c. 18, v. 11.) « Ceux qui réfléchiront à l’état des païens et des Juifs, à la facilité avec laquelle l’idolâtrie se glissait alors partout, ne seront pas étonnés que Moïse n’ait pas développé un dogme dont l’influence pouvait devenir plus funeste qu’utile à la nation. » Voyez Orat. fest. de vitæ immort. spe, etc. auct. Ph. Alb. Stapfer, p. 12, 13, 20. Berne, 1787. (Note de l’Éditeur.)

  1. Voyez Le Clerc (Prolégom. à l’Hist. ecclésiast., c. 1, sect. 8). Son autorité paraît avoir d’autant plus de poids, qu’il a fait un commentaire savant et judicieux sur les livres de l’ancien Testament.
  2. Josèphe, Antiq., l. XIII, c. 10, De bel Judaic., II, 8. Selon l’interprétation la plus naturelle des paroles de cet auteur, les sadducéens n’admettaient que le Pentateuque ; mais il a plu à quelques critiques modernes d’ajouter les prophéties aux livres sacrés que cette secte reconnaissait, et