Tandis que le corps de cette nation se contentait d’accomplir les cérémonies légales, et s’occupait d’un commerce lucratif, quelques Hébreux d’un génie plus élevé se livraient à la contemplation religieuse et philosophique[1]. Ils étudièrent avec soin et embrassèrent avec ardeur le système théologique du philosophe d’Athènes ; mais leur orgueil national aurait été offensé, par l’aveu de leur pauvreté, et ils se parèrent audacieusement des riches trésors qu’ils dérobaient à leurs maîtres, les Égyptiens, comme d’un héritage sacré qu’ils tenaient de leurs ancêtres. [Cent ans avant Jésus-Christ.]Un siècle avant la naissance de Jésus-Christ, les Juifs d’Alexandrie publièrent un traité de philosophie, dans lequel on reconnaît aisément le style et les préceptes de l’école platonicienne ; et il fut unanimement reçu comme une production originale et une émanation précieuse de la sagesse que le ciel avait inspirée à Salomon[2]. On trouve le même
- ↑ Relativement à l’origine de la philosophie juive, voyez Eusèbe, Præparat. evangel., 8, 9, 10. Philon prétend que les thérapeutes étudiaient la philosophie, et Brucker a prouvé (Hist. philosoph., t. II, p. 787) qu’ils donnaient la préférence à celle de Platon.
- ↑ Voyez Calmet, Dissertations sur la Bible, t. II, p. 277. Plusieurs des pères de l’Église ont reçu le Livre de la Sagesse de Salomon, comme un ouvrage de ce monarque ; et quoique rejeté par les protestans, faute d’un original hébreu, il a obtenu, avec le reste de la Vulgate, la sanction du concile de Trente.