Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 4.djvu/182

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vers[1] pouvait offenser la piété des Hébreux : mais il faisait du logos le Jehovah de Moïse et des patriarches ; et le fils de Dieu fut envoyé sur la terre sous une forme visible, et même sous une figure humaine, pour s’y occuper de ces soins de détail qui paraissent incompatibles avec la nature et les attributs de l’auteur de toutes choses[2].

    si fameux, qu’il était passé en proverbe. Basnage (Hist. des Juifs, l. IV, c. 5) a démontré clairement que les œuvres théologiques de Philon furent composées avant la mort et très-probablement avant la naissance de Jésus-Christ. Dans ce temps d’obscurité, les connaissances de Philon sont plus étonnantes que ses erreurs. (Bull, Defens. fid. nicen., s. I, c. 1, p. 12.)

  1. Mens agitat molem, et magno se corpori miscet.

    En outre de cette âme matérielle, Cudworth a découvert (p. 562) dans Amelius, Porphyre, Plotin, et, selon lui, dans Platon lui-même, une âme spirituelle, supérieure, upercosmienne, de l’univers ; mais Brucker, Basnage et Le Clerc, prétendent que cette double âme est une invention oiseuse des derniers platoniciens.

  2. Pétau, Dogmata theologica, t. II, l. VIII, c. 2, p. 791 ; Bull, Defens. fid. nicen., s. I, c. 1, p. 8, 13. Cette opinion fut adoptée dans la théologie chrétienne, jusqu’au moment où les apiens en abusèrent. Tertullien (advers. Praxeam, c. 16) contient un passage remarquable et dangereux. Après avoir mis en opposition, d’une manière aussi indiscrète qu’ingénieuse, la nature de Dieu et les actions de Jehovah, il conclut : Scilicet ut hæc de Filio Dei non credenda fuisse, si non scripta essent ; fortassè non credenda de Patre, licet scripta.