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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 4.djvu/380

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affranchit en même temps des lois oppressives et des vexations arbitraires qui les avaient accablés sous le règne de Constantin et de ses fils. Par le même édit, les évêques et les ecclésiastiques que le monarque arien avait bannis, furent rappelés et rétablis dans leurs églises ; les donatistes, les novatiens, les macédoniens, les eunomiens, et ceux qui, plus heureux, adhéraient à la doctrine du concile de Nicée, partagèrent la même faveur. L’empereur, qui comprenait leurs discussions théologiques, et qui s’en moquait, invita au palais les chefs des sectes ennemies, afin de jouir du spectacle de leurs violentes altercations ; et plusieurs fois les clameurs de la controverse l’obligèrent à s’écrier : « Écoutez-moi ; les Francs et les Allemands m’ont écouté. » Mais il s’aperçut bientôt qu’il avait affaire à des ennemis plus obstinés et plus implacables ; et, quoiqu’il déployât toutes les ressources de l’éloquence pour leur inspirer la concorde ou du moins la paix, il fut parfaitement convaincu, avant de les congédier, qu’il ne devait pas craindre l’union des chrétiens. L’impartial Ammien attribue cette clémence affectée au désir de fomenter les divisions intestines de l’Église ; et le projet insidieux de miner les fondemens du christianisme s’unissait d’une manière inséparable dans le cœur de Julien à

    manifeste public aux Athéniens, il déclare lui-même qu’il est païen. Cette preuve, sans réplique, détruit l’assertion précipitée d’Ammien, qui semble supposer que ce fut à Constantinople que Julien découvrit son attachement pour les dieux du paganisme.