tous les devoirs et à toutes les conditions de la vie, prescrite comme la volonté suprême de la divinité, et soutenue par l’attente des récompenses ou des châtimens éternels. L’histoire des Grecs et des Romains ne pouvait apprendre à l’univers à quel point la révélation divine influerait sur la réforme des mœurs nationales ; et Constantin pouvait prêter quelque attention et quelque confiance aux assurances flatteuses et raisonnables de Lactance. Cet éloquent apologiste paraissait convaincu, et osait presque promettre que l’établissement de la foi chrétienne ramènerait l’innocence et la félicité du premier âge ; que le culte du vrai Dieu anéantirait les guerres et les dissensions parmi les hommes, qui se regarderaient tous comme les enfans d’un même père ; que tout désir impur, toute passion haineuse ou personnelle, seraient contenus par la connaissance de l’Évangile ; et que les magistrats n’auraient plus besoin du glaive de la justice chez un peuple dont la sincérité, l’équité, la piété, la modération, la concorde et une bienveillance universelle, dirigeraient tous les sentimens[1].
Théorie et pratique d’obéissance passive.
L’obéissance passive, qui plie sans résistance sous le joug de l’autorité et même de l’oppression, parut sans doute à un monarque absolu la plus utile et la plus estimable des vertus évangéliques[2].